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AGRICULTURE - Prochaine campagne arachidière : Il n’y aura pas de semences certifiées

Publié le 3 mars 2008

Le gouvernement sénégalais n’est pas en mesure de mettre à la disposition des paysans des semences d’arachide à la qualité assurée, pour la prochaine campagne agricole. C’est du moins ce qu’a indiqué jeudi dernier, le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Hamath Sall, lors de l’ouverture de la 9e édition de la Fiara.

« Il n’y a pas de miracle. Pour la prochaine campagne, nous ne pourrons pas disposer de semences d’arachide certifiées, parce qu’il faut reconstituer ce capital qui s’est effondré dans les années 1990 », a déclaré jeudi, le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Hamath Sall qui présidait à l’ouverture de la 9e édition de la Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales (Fiara). M. Sall explique : « Le gouvernement de l’époque avait eu l’idée de se retirer du secteur de l’Agriculture. Par conséquent, notre capital semencier arachidier qui s’était constitué durant de longues années au prix de beaucoup de peine, s’est effondré. Aujourd’hui, on ne peut pas reconstituer ce capital en une année ou deux. » Le plus important aujourd’hui estime-t-il, « c’est pour nous de disposer d’un programme avec un chronogramme précis, des acteurs précis, des inputs qui sont identifiés. Et nous sommes en train de mettre en œuvre ce programme qui va nous conduire à l’horizon 2011-2012 à la reconstitution intégrale du capital semencier arachidier ». Comme pour une incantation, voulant sans doute donner du poids à ses déclarations, le ministre a martelé : « Oui en 2011-2012, nous pourrons remplacer les semences qui sont distribuées actuellement, et qui sont des sélections. Nous pourrons sortir de ce système pour mettre à la disposition des paysans des semences certifiées. Avec Suneor nous sommes engagés dans l’importation de semences de base et que nous allons multiplier durant la contre-saison pour accélérer la reconstitution du capital semencier. »

Interpellé sur la soudure qui commence à s’installer dans le monde rural, Hamath Sall laisse entendre que « le gouvernement a pris les dispositions pour analyser, localiser et estimer le déficit vivrier, et que des alternatives seront prises pour venir en aide aux populations qui vont entrer dans une phase de soudure, de façon plus précoce que d’habitude, une soudure également plus longue ». Le ministre de souligner : « Nous avons dès le mois d’octobre, noté que cet hivernage n’a pas répondu aux attentes. D’abord de par son installation tardive ; ensuite par des pauses pluviométriques longues qui ont nui au développement végétatif des cultures. Cet arrêt précoce a fait que la plupart des cultures n’ont pas pu boucler leur cycle végétatif. Ce qui se traduit par des récoltes qui sont en retrait par rapport à la moyenne sur un certain nombre d’années. » Mais dit-il, « le gouvernement a pris la mesure de ce problème, en agissant sur différents paramètres. Le premier consiste à relever le défi de la maîtrise de l’eau, parce que nous avons manqué un ou deux pluies en fin d’hivernage et il y a un effondrement des performances. Ceci, nous ne sommes plus disposés à l’accepter. Nous allons vers une maîtrise de l’eau. C’est quelque chose d’extrêmement complexe. Mais c’est une bataille que nous n’allons pas différer. Car, la maîtrise de l’eau, c’est la sécurisation de la production agricole. C’est un objectif qui est incontournable ».

Source : le quotidien du samedi premier mars 2008

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