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TRANSITION AGROECOLOGIQUE : L’ISRA-BAME FAIT LE BILAN ET PROPOSE DES SOLUTIONS SCIENTIFIQUES POUR ACCOMPAGNER LE MOUVEMENT AU SENEGAL

Après sa participation aux journées nationales de l’agroécologie, organisées en février dernier par la DyTAES, l’ISRA-BAME et ses partenaires (CIRAD, INRAE et IPAR) ont tenu pérenniser le débat autour de la transition agroécologique à travers l’organisation d’une animation scientifique sur « La transition agroécologique au Sénégal : de l'analyse des verrouillages à l'accompagnement du changement », le mardi 9 mai 2023 à l’Hotel Fana (Almadie).

Publié le 19 mai 2023

Ce séminaire a été l’occasion de dresser un bilan et des perspectives sur les recherches en cours au Sénégal sur la transition agroécologique. Il s’inscrit dans le cadre des « Animations Scientifique du BAME », une nouvelle initiative qui permet aux chercheurs de ce centre de débattre de questions liées à leurs recherches, pour ainsi recueillir les avis de leurs paires et améliorer leurs productions. Une activité coordonnée par Dr Bilal Diakhaté, Chercheur au BAME.

Plusieurs conférencier.e.s de haut niveau du CIRAD, INRAE », IPAR Think Tank et ISRA-BAME se sont relayés et ont interagi avec le public. La modération a été assurée par Dr Marc PIRAUX Chercheur au CIRAD et au BAME. Cheickh Sadibou FALL, à l’ouverture de l’atelier, a transmis les mots de remerciements de la Directrice du BAME empêchée aux panelistes et apprécié le partenariat entre l’ISRA et le CIRAD qui facilite le transfert de connaissances via un fructueux partenariat Nord-Sud.

Marc PIRAUX dans sa modération est revenu sur l’importance de poser le débat autour de la transition agroécologique dans le cadre de l’approche One Health avant d’introduire les panelistes. Ces différentes questions ont été la boussole des panelistes : Quels sont les moteurs et mécanismes qui conduisent à une transition des systèmes agricoles traditionnels vers des systèmes basés sur les principes de l’agriculture conventionnelle ? Comment émergent les promesses de transition agroécologique, et quels mécanismes de verrouillage limitent leur réalisation ? Les connaissances co-produites en associant chercheurs et non-chercheurs peuvent-elles catalyser le changement sociotechnique ? Et Quels rôles jouent laDyTAES, les DyTAEL et plus généralement les territoires dans l’accompagnement de la transition agroécologique au Sénégal ?

A l’entame de son propos, Bruno TURNHEIM, chargé de recherches à INRAE et reconnu pour ses travaux sur la déstabilisation des régimes sociotechniques, a fait un exposé général sur le courant des ‘Sustainability transitions’. Dans ses propos, il souligne que les théories de la transition nécessitent une approche pluridisciplinaire avec une prise en compte de la durabilité car les changements ne peuvent se faire dans de courtes périodes.

Allison LOCONTO, sociologue et directrice de recherche à l’INRAE, a évoqué le rôle de l’intermédiation des connaissances dans la transition agroécologique. Partant d’un travail fait avec la FAO depuis 2012 sur les systèmes alimentaires durables, Alison reconnait l’importance de l’introduction de nouvelles connaissances dans les réseaux de valeurs normatives par une prise en compte des valeurs sociales des communautés locales. Pour elle, c’est par la co-construction de connaissances à travers la chaine de l’information et le recours aux valeurs autochtones que le changement intervient. Les valeurs collectives sont ainsi une source de consolidation de la transition.

Baptiste GAILLARD, Doctorant à l’INRAE accueilli au BAME et au CIRAD, a restitué les résultats de ses travaux sur le verrouillage pesticides en maraichage au Sénégal. Il est parti de l’historiques de l’introduction des pesticides chimiques au Sénégal pour expliquer la dépendance des agriculteurs sénégalais. D’après ses recherches, la question de la dépendance reste indissociablement politique, juridique, économique, cognitive, écologique et technique malgré les efforts pour la promotion des biopesticides à base de plantes.

Dié-Yacine KA, Doctorante à l’AgroParisTech et à l’UCAD, accueillie au BAME et au CIRAD, s’est questionnée sur le rôle des territoires dans la transition agroécologique. Elle justifie sa recherche dans la géographie des transitions, une approche des « sustainability transitions », qui a émergé à partir du constat que les dimensions spatiales, jusqu’à récemment, ont été largement ignorées dans les études sur les transitions. A travers le prisme du territoire, choisi comme cadre analytique, la transition agroécologique est analysée afin de prendre en compte des composantes de l’espace telles que : les réseaux d’acteurs ; les niches d’innovations localisées ; la gouvernance des ressources naturelles ; l’action publique... Ainsi, ses travaux font ressortir l’importance d’analyser le changement durable à une échelle plus large que le champ cultivé.

Malgré le caractère prometteur des innovations portées par ce tissu d’acteurs, la généralisation des pratiques agroécologiques se heurte à des freins complexes et systémiques. Ce constat de blocage a encouragé les différents acteurs à mutualiser leurs ressources autour d’un plan d’action commun, en se fédérant autour de la Dynamique pour une transition agroécologique au Sénégal (DyTAES). C’est à cet effet queRaphael BELMIN, agronome au BAME et au CIRAD est revenu sur les réalisations de la DyTAES qu’il accompagne depuis 4 ans comme membre. Il a partagé son expérience sur l’accompagnement des transitions à travers la théorie de « l’orchestration des niches » pour expliquer le rôle que doivent jouer les différents acteurs pour une transition agroécologiques (société civile, Organisations paysannes, Chercheurs, Etat…)

Pour un meilleur encrage de l’agroécologie à la base, la DyTAES s’appuie sur ses déclinaisons territoriales : Dynamiques pour une transition agroécologique locale ou DyTAEL. A cet effet, Dr Sidy TOUNKARA, Chargé de recherches à l’IPAR, a partagé l’expérience de ce Think Tank dans l’accompagnement de la DyTAEL de Bignona. Son argumentation vient renforcer l’importance de l’ancrage territoriale pour une transition agroécologique durable en se basant sur la co-construction qui doit être la pierre angulaire des processus de transitions agroécologiques à l’échelle des territoires.

Ces présentations ont fait l’objet de vives réactions et d’échanges enrichissants avec une trentaine de participants présents et une soixantaine à distancie. Cette forte interaction avec le public a alimenté le débat scientifique et conduit à des perspectives intéressantes pour l’ensemble des intervenants et pour la poursuite des travaux du BAME également.

Photo de famille des panelistes

ILS ONT DIT...

Bruno Turnheim 👉 A SUIVRE EN ENTIER SUR YOUTUBE

Allison Loconto👉 A SUIVRE EN ENTIER SUR YOUTUBE

Baptiste Gaillard👉A SUIVRE EN ENTIER SUR YOUTUBE

Dié-Yacine KA 👉A SUIVRE EN ENTIER SUR YOUTUBE

Raphael Belmin👉A SUIVRE EN ENTIER SUR YOUTUBE

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